j'ai l'coeur en vrac et si je dérape... (Adnan & Joséphine)

Ses pieds étaient appuyés sur le mur tandis qu'elle lisait une nouvelle fois le recueil de poème de Rimbaud qu'Adnan lui avait offert lorsqu'elle était plus jeune. Elle était allongé, les jambes en l'air contre le mur et les écouteurs crachant sur thirty seconds to mars à fond dans ses oreilles. Elle était tranquille, dans son monde, dans sa petite bulle. Mais évidemment, cela ne dura pas. Bientôt son cerveau commença à penser à autre chose, et bien vite, le cours de ses pensées dériva tant et si bien, qu'elle n'avait plus que Noé Leroy dans la tête. La musique n'était alors plus qu'on bruit de fond et quant à ce qu'elle lisait, elle ne voyait plus que des mots sans le moindre sens. Et bientôt, elle ne vit plus rien tant ses yeux étaient embuées par les grosses larmes qui roulaient sur ses joues. Elle se sentait d'autant plus stupide parce qu'au final, tout était de sa faute.

Puis, malgré la musique hurlant dans ses oreilles, elle entendit qu'on l'on sonnait. Elle sécha alors rapidement ses larmes, bien qu'elle ne sache pas qui était en bas. Elle retira ses écouteurs et vint coller son visage contre la porte afin d'entendre la voix qui échangeait avec sa mère. Avec un mélange de joie et d'appréhension, elle reconnut la voix de son grand-frère. Elle ne saisissait pas bien ce qu'ils se disaient, par contre, elle entendit distinctement les pas d'Adnan se dirigeant vers sa chambre. Elle retourna presque en courant s'engouffrer sous la couette. Il frappa et elle lui intima d'entrer avec un simple grognement. Elle était contente de le voir, mais elle savait aussi pourquoi il était là, et très franchement, elle n'était pas vraiment prête à avoir cette conversation avec son grand-frère quelque peu trop protecteur parfois. Elle consentit tout de même à sortir le bout de sa tête de sous la couette, dévoilant un visage plus émacié que la dernière fois qu'ils s'étaient vu, mais aussi et surtout ses yeux rouges et bouffis d'avoir trop pleuré. « C'est maman qui t'a appelé ? » demanda-t-elle, un peu revêche. Elle ne lui laissa pas le temps de répondre et ajouta : « J'aimerai bien savoir ce qu'elle t'a dit puisqu'elle n'est au courant de rien ! » Elle avait dit cela sur un ton coléreux, bien qu'elle soit heureuse de voir Adnan, elle en voulait à sa mère de l'avoir appelé. Elle la mettait dans une position délicate. Comment dire à son grizzly protecteur de grand frère qu'elle avait gâché une potentielle histoire d'amour après avec couché avec le fameux garçon et qu'aujourd'hui, elle souffrait de son incapacité à faire confiance à cause de leur père. Non, avec plusieurs sujet tabou à aborder, elle n'était définitivement pas sereine.