Longue journée pour toi, au boulot, aujourd'hui. Tu as principalement fait de la paperasse, mais justement, c'est ce qui a fait que ta journée a paru si longue. Tu n'aimes pas rester derrière un bureau, tu es un homme de terrain. Tu n'as pas fait une école de police pour remplir des dossiers. Mais il faut dire que, vu comme tu es fatigué, tu aurais eu une nouvelle journée sur le terrain, tu n'en serais sûrement pas sorti vivant. Heureusement, c'est vendredi et tu vas pouvoir te reposer, car tu n'es pas de garde ce week-end. La fin de la journée s'annonce et tu commences à prendre toutes tes affaires personnelles. Tu récupères également ton gobelet de café, te dirigeant vers la sortie du commissariat. Tu salues tes collègues en passant, pour enfin sortir du bâtiment, que tu retrouveras que lundi matin. Les lunettes de soleil sur le nez, quelques affaires sous l'épaule, tu t'avances en direction de ta voiture, tapotant sur ton téléphone. Tu es obligé de t'arrêter lorsqu'un corps se retrouve face à toi. Une voix que tu connais très bien, s'élève.
bonjour officier. ça vous dérange si j'vous pose quelques questions ? À propos d'arrestations arbitraires anti-écolo. Oui, tu comptais te reposer, mais c'était sans compter sur Louis. Louis l'emmerdeur, Louis qui ne se fatigue jamais. Louis qui sait où tu habites, où tu travailles et dont il est impossible de se débarrasser. Même si tu voulais qui te lâche, il ne le ferait pas. Pourtant, tu l'as déjà envoyé balader, dans un de tes mauvais jours, mais il n'a pas reculé. Il est resté avec toi et tu as fini par accepter sa présence. Louis n'est pourtant pas ton ami, il est... Tu n'en sais rien au fait, tu n'as jamais su. Tu ne pourrais pas dire qu'il est un ami, mais tu ne pourrais pas dire qu'il est plus. Un sourire apparaît sur le coin de tes lèvres, toujours à te renvoyer cette histoire dans la gueule celui-là. Tu hausses doucement les épaules.
« Je n'ai rien dire sur cela, je les fous tous en cellules, le premier que j'attrape y passe la nuit. » Ce n'est pas vraiment comme cela que ça s'est passé. Tu pensais vraiment qu'il avait fait quelque chose de mal, alors tu lui as fait passer la nuit en GAV. Tu t'es vraiment senti mal quand tu t'es rendu compte que tu avais fait une erreur. Heureusement, il ne t'en a pas voulu, au contraire, c'est comme cela que vous avez commencé à vous fréquenter.
je t'ai pas trop manqué j'espère ? Est-ce qu'il t'a manqué ? Oui. Comme la plupart des jours où tu ne passes pas un peu de temps avec lui. Tu ne saurais pas dire pourquoi, mais tu as besoin de le voir, comme un drogué a besoin de sa dose. Depuis que ton meilleur ami a disparu, il est ta dose de bonheur, de rire, de sourire.
« Oh louis, tu ne peux pas imaginer à quel point tu m'as manqué, je n'ai fait que penser à toi toute la journée, c'était horrible. » C'est de l'ironie bien sûr et il le sait très bien. Pourtant, une partie de ce que tu as dit est vraie, mais il est hors de question qu'il le sache. Tu secoues doucement la tête avant de le détourner, pour ouvrir ta voiture de sport. Ton petit bijou, que tu vas devoir payer jusqu'à la fin de ta vie. Tu te diriges vers la portière du côté conducteur.
« Je suppose que tu vas vouloir venir avec moi ? » Tu as beau être fatigué, tu as beau avoir une énorme envie de te jeter sur ton lit et de dormir tout le weekend, tu as également envie qu'il vienne avec toi. Tu ouvres d'abord la portière arrière pour y jeter tes affaires avant de la refermer et reposer ton regard dans le sien.
« Allez, viens, je n'ai pas que ça à foutre. » Que tu dis, levant les yeux au ciel. C'est devenu une habitude de faire comme s'il t'exaspérer alors que ce n'est pas du tout le cas. S'il décide de te faire chier, en ne se décidant pas à venir directement, tu iras le chercher.